Philippe GOSSE
Psychothérapeute
Psychologue
Psychanalyste

La psychothérapie de couple, consultation conjugale

La difficulté méthodologique principale concernant une demande de couple commence dès la prise de rendez-vous : qui est demandeur ? Pour une prise en charge de qui ?

Du côté du praticien, psychothérapeute analyste, une des questions qui se pose est qui souffre dans cette relation ? : Le couple ou les personnes qui le constituent ?

Est-ce que les personnes doivent se soumettre au nom du couple ou est-ce que des personnes autonomes vont faire couple afin d'accéder à ce auquel ils ne seraient parvenus tous seuls (vivre des relations affectives stables et durables, coexister de manière pacifique dans le même espace, d'avoir des enfants...) ?

Nous assistons fréquemment depuis une vingtaine d'années à des demandes de validation auprès de psychologues de séparations au nom de la baisse de la fréquence, de la durée et de la qualité des relations sexuelles chez les couples qui ont dix à quinze ans de relations et plusieurs enfants au nom de l'amour et du désir qui aurait disparu ou se serait estompé.

Les couples consultent souvent tardivement alors que l'estime, l'acceptation de l'autre, la complicité et la sexualité sont sévèrement altérées.

Le travail psychothérapeutique consiste essentiellement à se garder de confondre les espaces, de prendre la place du juge, mais de relativiser sans prendre parti, de manière neutre, bienveillante, faire prendre conscience que l'on ne peut pas tout être ou faire dans la vie d'où une frustration des désirs dont l'autre n'est pas responsable. Les frustrations de la vie étant du côté du sujet plutôt que du côté de l'autre.

La relation n'est pas une mésalliance parce que l'autre ne vous apporte pas ce qu'il vous manque avant que vous ne sachiez de quoi vous manquez ou vous rassure avant que vous ne soyez inquiets.

Le sujet a à gagner à ce que l'autre soit une personne à part entière et pas seulement une moitié.

L'entretien psychothérapeutique en couple permet de rétablir un type de communication où chacun s'exprime à un tiers neutre bienveillant, externe à la relation, où l'autre est invité à écouter, à laisser s'exprimer les désirs, les frustrations à ne pas couper, où le praticien peut être amené à reformuler quelque chose qui par conséquent peut se dire, s'entendre dans le but de réduire les troubles de la communication.